Paris, 29 avril 2024 - Transporeon, une société Trimble, annonce la publication de son « 2024 Green Freight Report », traitant des efforts et priorités en matière de décarbonisation du secteur du fret routier. Ce rapport vise à constituer une source d'information pour la planification de scénarios et d’actions, les stratégies de décarbonisation et la définition d'objectifs par les acteurs du secteur.
En ce qui concerne la stratégie de décarbonisation du secteur des transports, le transfert modal (21,8 %) ressort comme premier choix pour conduire la décarbonisation du fret en 2023, selon le rapport. L'optimisation du chargement et de l'acheminement (18,2 %), ainsi que l'optimisation des transporteurs (13,8 %) figurent parmi les autres choix des chargeurs pour favoriser la décarbonisation du fret.
Il est clair que les chargeurs sont à la recherche de solutions multimodales, d'opérations et de transporteurs plus efficaces en termes d'émissions carbone. Cependant, l'optimisation des itinéraires et des transporteurs nécessite des données primaires fournies par les transporteurs.
Le développement durable est synonyme d'opportunités commerciales
Les données révèlent qu'un quart des transporteurs ayant répondu et plus de la moitié des expéditeurs considèrent la décarbonisation du fret routier comme une opportunité commerciale importante. Bien que 24 % des transporteurs citent le développement durable comme une opportunité commerciale importante ou très importante, ce chiffre est en baisse par rapport aux 27 % de 2022, ce qui peut être attribué à l'incertitude envers l'avenir ainsi qu'à l'instabilité du climat économique actuel.
Parmi les autres conclusions sur les principaux moteurs de la décarbonisation du transport de marchandises, le rapport établit les constatations suivantes :
- La réglementation continue d'être considérée, en particulier par les transporteurs, comme le principal moteur de la décarbonisation, suivie par différentes formes d'incitations financières.
- Pour accélérer la décarbonisation, les transporteurs apprécieraient les clients qui proposent des primes ou offrent des contrats plus longs, mais aussi les subventions gouvernementales et les incitations fiscales.
- Les gains rapides tels que les mesures ou technologies de réduction du carburant et les plateformes de gestion du transport qui permettent de mesurer et de réduire les émissions de CO2 ont un impact positif immédiat sur les coûts d'exploitation, tandis que la réglementation et le changement de comportement des clients nécessitent généralement des délais plus longs.
Cependant, de nombreux répondants n'ont pas de stratégie de décarbonisation cohérente, et ne mesurent pas précisément les émissions.
59 % des transporteurs interrogés ont déclaré être en mesure de calculer leurs émissions de CO2 liées au transport, contre 55 % en 2022. Plus de la moitié des transporteurs interrogés ont déclaré utiliser une application de système de gestion des transports (TMS) ou un outil de calcul tiers pour calculer leurs émissions de CO2 liées au transport.
Bien que les répondants reconnaissent les multiples avantages de la décarbonisation pour leur entreprise, la plupart des expéditeurs interrogés ne savent pas si leur entreprise a mis en place une stratégie de décarbonisation du fret (56,91 %). Seuls 16 % sont certains que leur entreprise a mis en œuvre des objectifs et/ou une stratégie. Cela démontre un écart important entre l'intention et l'exécution.
Cet écart devient encore plus évident lorsque l'on considère la manière dont les expéditeurs et les transporteurs mesurent leurs émissions carbone. Seuls 20 % des répondants les mesurent à l'aide de données primaires, et une proportion importante (40 %) s'appuie encore sur des données estimées moins précises.
L'accès à des données de qualité et l'utilisation de méthodes de calcul fiables sont des conditions préalables à une gestion efficace des émissions de carbone. Les méthodes officiellement reconnues, telles que la norme ISO 14083 ou le cadre GLEC, constituent les principaux référentiels pour le calcul des émissions de CO2, à condition qu'elles soient étayées par des données primaires. Cependant, le nombre de chargeurs utilisant ces méthodologies est encore inférieur à 50 %. Du côté des transporteurs, moins d'un quart (23 %) des personnes interrogées ont déclaré utiliser ces méthodologies, tandis que 38 % ont déclaré utiliser leurs propres méthodes, ce qui pourrait générer des écarts dans les reportings..
La collaboration et le partage des données sont essentiels pour soutenir la décarbonisation
Près de la moitié (46,8 %) des transporteurs interrogés déclarent ne pas vouloir partager leurs données primaires pour permettre à d'autres de calculer les émissions de CO2. Selon l'étude de Transporeon, le niveau de collaboration pour la décarbonisation du fret est très faible. La faible volonté des transporteurs de collaborer au partage des données et le fait que plus de la moitié (53 %) des expéditeurs interrogés déclarent ne pas impliquer activement leurs transporteurs dans la décarbonisation suggèrent un manque de confiance et de collaboration entre les expéditeurs et les transporteurs. Il n'y a pas non plus de collaboration à l'échelle du secteur entre les expéditeurs, puisque seulement 3 % des répondants ont indiqué qu'il s'agissait d'une priorité.
Ce faible niveau de collaboration va dans les deux sens. Par exemple, la plupart des chargeurs (53 %) ne s'engagent pas activement avec les transporteurs pour décarboniser le transport de marchandises et 70 % des transporteurs interrogés indiquent que beaucoup moins de chargeurs ont demandé des données sur les émissions de CO2 en 2023 qu'en 2022 - une tendance préoccupante.
Serge Schamschula, Head of ecosystem chez Transporeon, déclare : « Cette enquête révèle que la plupart des acteurs de la chaîne d'approvisionnement trouvent la collaboration trop complexe. Afin d'améliorer l'efficacité, toutes les parties peuvent promouvoir une collaboration transparente en adoptant une approche en réseau. En outre, la décarbonisation exige un travail d'équipe. Pour garantir des calculs d'émissions fiables et la confiance dans les données, la collaboration au sein de l'écosystème de décarbonisation du fret peut être considérablement facilitée à l’avenir, par une plateforme agile et performante.»
Le rapport a été réalisé en collaboration avec Trimble, KLU Kuehne Logistics University et Smart Freight Centre, et est basé sur les résultats d'une enquête mondiale menée auprès de plus de 700 répondants, dont 181 expéditeurs et 527 transporteurs en Europe et en Amérique du Nord.
Pour accéder au « 2024 Green Freight Report: Is transportation on track? » dans son intégralité : https://www.transporeon.com/en/reports/green-freight-report-2024